Ani Deschênes

Animal de jardin

10 janvier au 8 février 2004
Sculpture

Vernissage le samedi 10 janvier à 13 h
Un opuscule rédigé par Nicolas Mavrikakis a été lancé le jour du vernissage.

Avec l’exposition Animal de jardin, Ani Deschênes souhaite interroger les relations affectives que les humains entretiennent avec les animaux et plus spécifiquement l’ambivalence qui les caractérise. Les animaux nous attirent et nous séduisent ; nous cherchons auprès d’eux réconfort et sécurité. En même temps, ils inspirent des sentiments de méfiance, de crainte, voire de peur. L’on peut dire que ce double phénomène d’attraction et de répulsion vis-à-vis des animaux constitue le premier pôle autour duquel s’articule le projet d’exposition. Le second est sûrement l’importance que l’artiste accorde au visiteur. Enseignante en arts plastiques pour le niveau secondaire, Ani Deschênes visite souvent des expositions avec ses étudiantes et étudiants. Elles est fascinée par leurs réactions et surtout par leur désir de toucher les œuvres. Elle a donc choisi de créer un environnement qui tient compte de cette réalité. Avec humour et ludisme, elle offre au visiteur un lieu où il pourra vivre une expérience conviviale et multisensorielle.

À partir de la figure de l’écureuil et du rat, l’artiste s’amuse à représenter tour à tour le bon et le méchant, l’inoffensif et le dangereux, le rassurant et l’inquiétant. Par exemple, des figurines d’écureuil sont déguisées en bandits, alors qu’un rat tente de se faire beau en portant une queue d’apparat. L’artiste essaie d’ailleurs d’apprivoiser ce rat en l’installant bien confortablement dans un vivarium et en le nourrissant d’arachides. Plus loin, des toutous représentant la silhouette d’un écureuil peuvent être enlacés le temps de la visite. Rassurante, chacune de ses peluches porte pourtant une marque sanglante énigmatique. S’agit-il d’une blessure, d’une morsure ? Est-ce un signe de fragilité ou au contraire de danger ? De diverses manières, Ani Deschênes nous ramène ainsi sans cesse au caractère équivoque des sentiments des humains face aux animaux. Mais au fait, ces sentiments ne sont-ils pas symptomatiques de ceux que l’humain éprouve envers ses semblables ? La peur et le désir ne sont-elles pas les deux émotions qui mènent le monde ? De ce point de vue, il semble bien que cette exposition explore autant la nature des relations humaines que celle de nos rapports avec ces petites bêtes qui nous entourent.

— Sylvie Pelletier

Notice biographique

Née en 1973, Ani Deschênes vit et travaille à Boucherville. Titulaire d’un baccalauréat en arts visuels de même que d’un baccalauréat en enseignement des arts visuels de l’Université du Québec à Montréal, elle expose depuis 1996 tout en poursuivant une carrière en enseignement. Elle a présenté divers projets d’intervention et a participé à des expositions collectives à Montréal, Longueuil et Lausanne (Suisse). On se souviendra notamment de son intervention lors de l’événement Mémoire vive organisé en 2001-2002 par DARE-DARE et le Centre d’histoire de Montréal. Animal de jardin est sa première exposition individuelle.

Remerciements

L’artiste remercie l’organisme La Mosaïque pour la confection des écureuils ainsi que Cozic pour la réalisation de la queue d’écureuil. Elle remercie également le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien financier.