Catherine Bolduc

Chroniques des merveilles annoncées

21 mai au 16 juin 2002
Installation
Lauréate de la Bourse Duchamp-Villon (2001)

Vernissage le mardi 21 mai à 19 h
Un opuscule rédigé par Natasha Hébert a été lancé le jour du vernissage, en présence de l’auteure qui a prononcé une capsule-conférence.

Depuis quelques années, Catherine Bolduc crée ses œuvres à partir d’objets trouvés et questionne, sur un mode ironique, une obsession bien caractéristique de notre époque moderne, soit la recherche du bonheur dans la consommation. Dans son exposition Chroniques des merveilles annoncées, elle s’attarde plus particulièrement à l’industrie du tourisme qui fait miroiter des mondes meilleurs à découvrir, des lieux paradisiaques à visiter.

Chroniques des merveilles annoncées, 2002
Objets souvenirs et objets exotiques divers, végétation et fleurs synthétiques, fruits et légumes artificiels, vaisselle et bijoux en plastique, gyrophares, lumières disco, stroboscope, guirlandes lumineuses, bois, tissus, matériaux divers

À Plein sud, l’artiste propose une construction en spirale, rappelant une tour de Babel, s’élevant du sol au plafond, éblouissante de gyrophares, de stroboscope, de lumières colorées et de boules disco. De loin, les surfaces sont brillantes, séduisantes, lumineuses et aguicheuses. Puis, en avançant, le visiteur s’aperçoit que ce monde des merveilles est en fait construit à partir de marchandises sans valeur : des objets de magasins de souvenirs, des babioles exotiques à un dollar, un attirail de fruits en plastique, des coquillages, de la végétation synthétique et des breloques en toc. Ainsi, Catherine Bolduc établit une analogie entre le toc des matériaux utilisés et le désenchantement du voyageur. Également, dans l’espace de la galerie, une vidéo projette des images de différents accessoires de séduction (mèche de cheveux artificiels, boa de plume, collier de perles) lesquels tournent sur eux-même. Sur ces images étourdissantes défilent des extraits de phrases tirés d’une part, de dépliants d’agences de voyage et d’autre part, de petites annonces de personnes qui cherchent à rencontrer l’âme sœur. Chacun à leur manière, ces morceaux de phrases évoquent une promesse d’un monde merveilleux, trop beau et trop parfait pour être vrai. Par son installation qui évoque à la fois la quête amoureuse et le désir d’exotisme, l’artiste amène le visiteur à prendre conscience de l’écart existant entre l’illusion mise en scène par l’industrie touristique et la réalité.

L’œuvre de Catherine Bolduc parle d’illusions. Elle porte en avant une désillusion annoncée et calculée, qui est le meilleur moyen d’éviter la déception et son amère chute. Mais si, au contraire, dans un authentique désir de merveilleux, l’artiste nous avait ouvert l’album-souvenir de son utopique voyage au cœur d’un FantaisieLand de pacotilles et nous offrait les mots roses d’une fabuleuse odyssée amoureuse ? Pur concentré de rêves, Chroniques des merveilles annoncées, c’est à la fois l’intouchable miroir d’Alice, Barbie dans son BarbieLand, le village du Père Noël, le Parc d’attractions, la nature morte de vanité, le gâteau de noces en carton-pâte, la star hollywoodienne, le baroque à un dollar.

Natasha Hébert

Notice biographique

Née à Val-D’or en 1970, Catherine Bolduc vit et travaille à Montréal. Elle a complété un baccalauréat en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal en 1997 ainsi qu’un baccalauréat en histoire de l’art à l’Université de Montréal en 1993. Depuis 1994, elle a présenté des expositions individuelles et elle a également participé à plusieurs expositions collectives principalement à Montréal mais également en France, en Belgique et en Hollande.

Remerciements

L’artiste remercie les donateurs de la Bourse Duchamp-Villon, le Conseil des arts et des lettres du Québec, Vidéographe, Pierre Brault, Patrice Duhamel et Natasha Hébert.

Portfolio