Michel Boulanger

Linéaments

2 mars au 11 avril 2010
dessin

Vernissage le mardi 2 mars 2010 à 19 h

Lancement de monographie :
Le dessin manifeste, samedi 1er mai 2010 de 14 h à 16 h à la galerie Art Mûr (5826, rue Saint-Hubert à Montréal).
Éditée par Plein sud, cette publication comprend des textes de Jocelyne Lupien et de Réal Lussier.
Détails du lancement

Les œuvres de l’artiste Michel Boulanger exposées à Plein sud explorent des thématiques déjà présentes en abondance dans son travail : la nature, les animaux et l’agriculture. Reconnu pour sa démarche centrée sur le motif du paysage, exploité par l’artiste en tant que mesure de construction du réel et de lieu par excellence des représentations mentales que l’homme se fait de la nature, Michel Boulanger nous dévoile, dans sa nouvelle production, un amalgame audacieux entre production informatique, expérimentations graphiques et pratiques traditionnelles.

Nouvelle acquisition, 2009
Impression au jet d’encre sur aluminium, 122 X 122 cm

Linéaments, le titre de l’exposition, est un terme qui désigne les premiers traits d’une chose en développement, les lignes essentielles d’une forme ou d’un processus. Le mot a été choisi par Michel Boulanger pour qualifier ses nouvelles œuvres, dans lesquelles il met en valeur les premiers traits qui donnent naissance à des objets dans l’espace. Décortiquant les formes, faisant apparaître la structure interne des volumes, l’artiste, qui privilégie des démarches inventives, fertiles et parfois ludiques, questionne l’origine des impulsions créatrices.

Les œuvres présentées, qui sont assujetties au thème de la ruralité, offrent des points de vue multiples où, tant l’homme, les animaux et les matériaux rustiques se mélangent et s’entrecroisent. L’utilisation des règles de la perspective géométrique permet à l’artiste de créer des scènes dans lesquelles la rigidité de la géométrie s’oppose à l’apparence chaotique du sujet. Le spectateur est invité à reconstituer l’image en y complétant les traits manquants, mais il lui est aussi proposé un jeu supplémentaire pour lequel il doit porter une attention particulière aux détails et à la structure des objets afin de découvrir toutes les formes qui y sont cachées. Derrière les surfaces et l’assemblage des épais traits noirs, se cachent de fines lignes blanches qui ouvrent des nouveaux points de vue et rendent possibles des lectures parallèles.

En complément de l’exposition, une grande œuvre est dessinée à même le mur de la galerie. Ce grand travail, dont le traitement est inspiré des compositions vectorielles de l’exposition, est l’occasion pour l’artiste de comparer et de démontrer les similarités et les oppositions qui existent entre le travail de la machine et le travail de la main.

Quoique cette démarche créatrice donnerait habituellement lieu à la déconstruction et à la reconstruction des scènes qui nous sont données à voir, Michel Boulanger en fait une utilisation peu ordinaire. L’artiste ne s’attarde pas à faire revivre la vie rurale et toute la nature qui pourrait en surgir : en fait, ces motifs empruntés au réel ne deviennent qu’un prétexte, qu’un amas de formes et de lignes qui permettent à l’artiste de réaliser ces compositions complexes. Que ce soit par le trait de crayon, le tracé à l’encre de Chine ou le vecteur numérique, Michel Boulanger nous invite à méditer sur l’acte créateur et sur la genèse de la formation des images.

Dans l’exposition Linéaments, Michel Boulanger approfondit une démarche artistique amorcée il y a plus de quinze ans. Au cœur de cette démarche se trouve la pratique du dessin, activité initiale qui nourrit des œuvres de type graphique, incluant la peinture et le cinéma d’animation. Au fil des ans, l’artiste a su créer une œuvre faite de compositions complexes qui se joue des règles de la représentation graphique et picturale en révélant les avatars liés à la perception des images. Ses œuvres questionnent, non seulement le processus de création des images, mais aussi le rôle de ces dernières dans notre définition de la réalité. Michel Boulanger a su démontrer sa maîtrise des pratiques traditionnelles, mais il a aussi excellé dans un domaine où peu d’artistes en art actuel réussissent, soit d’intégrer les nouvelles technologies de l’image pour créer des œuvres hybrides, témoin de préoccupations actuelles.

Notice biographique

Né en 1959 à Montmagny, Michel Boulanger vit et travaille à Montréal. Il enseigne à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal depuis 2001, université où il a éalement obtenu un baccalauréat et une maîtrise en arts plastiques en 1992. Ses œuvres picturales et graphiques, comme celles en cinéma d’animation, font partie de plusieurs collections publiques et privées dont la Banque d’œuvres d’art du Conseil des arts du Canada, le Musée d’art contemporain de Montréal, le Musée des beaux-arts de Montréal, la Banque de Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec, la Banque Nationale et le regroupement la Peau de l’Ours. Michel Boulanger a participé à de nombreuses expositions au Canada et à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, en France, en Espagne, aux États-Unis et au Mexique. En 2003-2004, son travail faisait l’objet d’une exposition individuelle au Musée d’art contemporain de Montréal. Michel Boulanger a aussi participé au programme d’intégration d’œuvres d’art à l’architecture et il est membre fondateur de la galerie B-312 située à Montréal.

Remerciements

L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien financier ainsi que le PAFARC UQAM.

À voir également

Jusqu’au 20 mars 2010, Champ témoin est présentée à L’Œil de poisson, 580, côte d’Abraham, à Québec.

Jusqu’au 27 mars 2010, Expansion, à la Galerie de L’UQAM, Pavillon Judith-Jasmin, 1400, rue Berri, à Montréal.