Stephen Schofield

Salt in the Bed

5 novembre au 18 décembre 2005
Dessin, sculpture

Vernissage le samedi 5 novembre à 13 h
Rédigé par Catherine Lobstein, un opuscule a été lancé le soir du vernissage.

Dans l’exposition Salt in the Bed, Stephen Schofield a choisi de réunir des sculptures et des dessins qui poursuivent plusieurs des thèmes qui ont marqué sa production des dernières années. Encore une fois, le corps joue un rôle central dans le travail de l’artiste. Avec une grande simplicité de moyens, il tente d’en cerner toute la complexité. Comment dire les plaisirs du corps, ses souffrances et son émouvante précarité ? Chez Stephen Schofield, ce questionnement passe notamment par une exploration de l’univers domestique, lieu privilégié de l’enfance et du jeu.

Swell, 2001
Gouache sur papier, 6,4 x 18,5 cm

Trois sculptures occupent l’espace d’exposition. Une première, inspirée initialement d’un dessin de drap battant au vent sur une corde à linge, est constituée d’une structure de métal horizontale qui essaie tant bien que mal de contenir une forme organique faite de soie. Emplie d’air et munie de multiples appendices, la forme se tord, se plie et déborde de son carcan. Une tension est ainsi créée entre le rigide et le mou, l’architectural et l’organique, le métal et le tissu faisant naître une multitude de lectures. Le drap devient chair, le corps cherche à se libérer. À moins qu’il ne s’agisse d’un serpent, d’un dragon ou de quelque autre monstre surgi du monde de l’enfance. Plus loin, deux petits matelas, gonflés également d’air, sont posés sur un support métallique. La surface de l’un est recouverte de boutons alors que celle de l’autre est marquée de multiples orifices. Dans son dépouillement, cette œuvre évoque des images d’intimité, de solitude et de vulnérabilité. Une troisième sculpture, plus abstraite celle-là, est réalisée à partir d’un modèle de chemise d’organza noire remplie de sable. La lourdeur de ce matériau tire la forme vers le bas et nous fait songer à un corps-sablier qui souligne l’implacable fuite du temps.

Une série de gouaches de petits formats accompagne les sculptures. Il ne s’agit pas de dessins préparatoires, ni d’une production complètement autonome : réalisés parfois avant, parfois après ou bien pendant le travail sculptural, ils entretiennent un dialogue avec celui-ci. Axées également sur des jeux d’opposition, ces œuvres sur papier foisonnent de détails. Des vêtements, des rubans, des fragments de jouets se mêlent dans un joyeux désordre à des figures plus abstraites, tant géométriques qu’organiques. Par le biais de ses dessins, Stephen Schofield nous convie à pénétrer son univers fantasmatique et, qui sait, à en percer quelques secrets.
— Sylvie Pelletier

Notice biographique

Né à Toronto, Stephen Schofield vit et travaille à Montréal où il a complété une maîtrise en arts visuels à l’Université Concordia en 1983. Depuis 1981, il a présenté une trentaine d’expositions individuelles et son parcours est jalonné d’un nombre impressionnant d’expositions collectives, soit près de soixante. Ces manifestations ont permis de faire circuler régulièrement ses œuvres à travers le Canada, la France et les États-Unis. Son travail a aussi été exposé en Italie et en Colombie.

En 2004, Stephen Schofield recevait le prix Louis-Comtois, prix d’excellence en art contemporain décerné par la Ville de Montréal et l’Association des galeries d’art contemporain à un artiste en mi-carrière. Stephen Schofield est représenté par la Galerie Joyce Yahouda à Montréal et la Pari Nadimi Gallery à Toronto.

Remerciements

L’artiste remercie le Programme d’aide à la recherche et à la création de l’Université du Québec à Montréal.