Pour Diane Gougeon, deux phénomènes illustrent chacun à leur façon la rencontre du monde naturel et des techniques humaines. Elle photographie depuis 2014 des arbres qui présentent les stigmates du développement urbain, plantés trop près des habitations ou sous les lignes électriques, et qui, au fil des années, ont été élagués et affichent aujourd’hui des silhouettes transformées étonnantes qu’on ne remarque pas vraiment. Ces observations sont menées de front avec un deuxième sujet qui intéresse l’artiste, à savoir les amoncellements de neige salie marqués par les gels et dégels fréquents de nos hivers. Ces deux phénomènes particuliers, bien que locaux, n’en sont pas moins emblématiques d’une attitude généralisée et ils décrivent à leur façon, selon l’artiste, ce paysage nouveau que nous sommes en train de créer.
Le papier peint, dispositif choisi par Diane Gougeon pour son œuvre Paysage nouveau, au titre bien nommé, lui permet ici d’organiser une représentation du monde naturel selon une grille rationnelle et qui illustre à merveille notre approche instrumentale de la nature.