Le travail sculptural de Dominic Papillon porte principalement sur la dimension grotesque et spectaculaire des choses. Ses œuvres, oscillant entre l’abstraction et la figuration, explorent le potentiel narratif de la sculpture à travers l’utilisation de matériaux, de textures et de formes inusitées. Élaboré conjointement avec la commissaire indépendante Ariane De Blois, le projet que présente l’artiste à Plein sud est le premier de trois volets d’une exposition triptyque explorant le thème de la métamorphose : Triptyque : une métamorphose en trois temps. Intitulée La chambre périscopique, la première déclinaison du projet matérialisera spécifiquement l’idée de la croissance, de l’excroissance, du pullulement, du foisonnement et de la reproduction continue. La notion de métamorphose autour de laquelle se brode l’exposition La chambre périscopique est une notion phare du grotesque. En ce qu’il suppose l’idée d’un mouvement constant qui résiste à toute conception arrêtée du monde, le principe de la métamorphose est intimement lié au principe même de la création. C’est en cela qu’il servira de muse pour l’élaboration du projet. Les divers éléments associés à l’imagerie grotesque constitueront un point de départ pour l’exploration formelle et le choix des motifs pour l’ensemble du projet. Les feuillages, les figures animales et monstrueuses, les motifs abstraits (géométriques et organiques) seront formellement décomposés pour être ensuite agencés de manière à créer des éléments hybrides, étranges, difformes, maculés et de facture viscérale. Alors que Wolfgang Kayser décrit le grotesque comme une force pernicieuse de dissolution qui peut mener à un sentiment de terreur et d’effroi puisque sabrant les repères établis ; Mikhaïl Bakhtine y voit plutôt un mode de production concret en opposition à la culture savante et aux normes établies. Dans cette veine, Isabelle Jost explique que « la force du grotesque implique un double mouvement de déconstruction et de resémantisation » qui relève d’une « puissance de déconstruction puis d’innovation ». Or, c’est précisément à partir de ce « double mouvement » du grotesque que s’articulera l’ensemble de l’exposition La chambre périscopique.
— Ariane De Blois
Biographie
Dominic Papillon est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels et médiatiques (UQAM, 2006), d’une maîtrise en beaux-arts (sculpture / Université Concordia, 2009) et il est actuellement inscrit au doctorat en études et pratiques des arts (UQAM). Depuis 2009, il a obtenu plusieurs bourses d’excellence et il a présenté des expositions individuelles à la Maison de la culture Notre-Dame-de-Grâce (Montréal), à la Galerie Verticale (Laval), Sporobole (Sherbrooke), Regart (Lévis) et Circa (Montréal), tout en ayant participé à des expositions collectives aux galeries Roger Bellemare, Circa, Art Mur, Parisian Laundry (Montréal) et au Kingsbrae Garden Sculpture de St-Andrews (Nouveau-Brunswick). L’artiste vit et travaille à Montréal.
Publication
- Couverture
Ariane De Blois
Dominic Papillon. La chambre périscopique
Longueuil : Plein sud, centre d’exposition en art actuel
2015, 16 pages
Remerciements
Dominic Papillon remercie ses collègues des ateliers du Collège de Rosemont pour leurs judicieux conseils et les nombreux coups de main.
Il souhaite en particulier remercier également Ariane De Blois, Benoît D’Aigle, Joe Lima, Pascal Dufaux, Louis-Claude Paquin et Stephen Schofield.