L’œuvre de Francine Larivée (installation, sculpture, photographie, lavis...) est très liée à son environnement, à Montréal où elle vit et travaille la plupart du temps et à la campagne où elle effectue chaque année de longs séjours. Née à Montréal, elle a dès son enfance côtoyé ville et nature, et le lien est manifeste entre la constitution d’une collection et la cueillette d’éléments naturels qui marquent son parcours « d’artiste-cueilleur » comme elle aime se nommer.
Son intention étant de créer un déplacement du regard chez le spectateur, elle l’invite à partager les questions qui tissent le rapport entre soi, la nature, les lieux, l’histoire et les changements socioculturels. Dès sa première grande réalisation La chambre nuptiale, sa carrière se dessine comme une interrogation sociologique sur les rapports de l’être, du paraître et des impératifs sociaux. S’en suivra une plongée au sein de la nature avec la cueillette des mousses avec lesquelles elle travaillera de nombreuses années en créant des installations vivantes et des sculptures végétales. Ses interventions in situ dans la nature sont notoires. Précurseure dans ce domaine, elle questionne les lois de vie du végétal avec l’aide de chercheurs scientifiques.
Se détachant progressivement des œuvres monumentales, son travail s’approche de plus en plus d’une démarche zen où l’essentiel est recherché. L’exposition présentée à Plein sud Petites folies d’importance constitue une magnifique synthèse de sa démarche. De petites installations murales sont réalisées à partir de cueillettes assemblées en un rituel propre à l’artiste où préservation et transformation respectent l’esprit du vivant et de ses multiples métamorphoses.
— Annie Molin Vasseur
Notice biographique
- Petites folies d’importance no 23, 2005
- Éléments naturels secs, boîtier en tilleul et verre, 22 x 33 x 6,5 cm. Photo : Guy L’Heureux
Francine Larivée vit et travaille à Montréal. Diplômée de l’école des beaux-arts de Montréal en 1965, elle obtient un baccalauréat en histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal en 1973 et fait des études de maîtrise en études des arts à cette même université entre 1978 et 1981. Depuis 1972, elle a présenté plusieurs expositions individuelles et participé à plus d’une soixantaine d’expositions de groupe. Le travail de l’artiste a été vu surtout au Canada, mais aussi en France, en Espagne, en Suisse et aux états-Unis. Son impressionnant parcours se distingue notamment par des interventions extérieures sur des sites naturels (Parc écologique de l’Université de Moncton au Nouveau-Brunswick en 2004, Canal Lachine à Montréal en 2002, Jardins de Métis à Grand-Métis en 1993, 1994 et 1996, Parc Marie-Victorin à Longueuil en 1995 et plusieurs autres) ainsi que par la production d’une quinzaine d’œuvres réalisées dans le cadre de commandes publiques. Tout au long de sa carrière, Francine Larivée a siégé à des jurys et donné de nombreuses conférences en Amérique du Nord et en Europe. Ses œuvres figurent dans des collections privées au Canada et aux États-Unis de même que dans des collections publiques dont celles du Musée des beaux-arts du Canada, de la Banque d’œuvres d’art du Canada, du Musée d’art contemporain de Montréal, du Musée national des beaux-arts du Québec (collection Prêt d’œuvres d’art) et du Musée régional de Rimouski.
Remerciements
L’artiste remercie le Conseil des Arts du Canada pour la subvention accordée à la création ainsi que pour l’obtention du Prix Victor-Martyne-Lynch-Staunton accordé pour ce projet et pour l’ensemble de sa carrière. Elle remercie également le Conseil des arts et des lettres du Québec de son soutien financier pour la réalisation de cette publication ainsi qu’Annie Molin Vasseur et Claude Grenier pour leur précieuse collaboration.
- Petites folies d’importance no 4 (détail), 2005
- Éléments naturels secs, boîtier en tilleul et verre, 22 x 33 x 6,5 cm. Photo : Guy L’Heureux