Johanne Gagnon

Le fruit, sa ligne

18 mars au 13 avril 2003
Dessin

Vernissage le mardi 18 mars à 19 h
Une rencontre avec Johanne Gagnon aura lieu le mercredi 2 avril, de 12 h à 13 h à Plein sud. Bienvenue à tous !

Fondre, 2002, numérisation

Depuis les débuts de sa carrière, le thème de l’architecture, particulièrement celui de l’architecture domestique, est récurrent chez Johanne Gagnon. À partir de photographies, de dessins et de sculptures, l’artiste met l’accent sur la réflexion qui mène à la construction plutôt que sur la construction elle-même. En ce sens, ses œuvres peuvent être perçues comme une activité utopique de manipulation de formes et d’ordonnancement qui questionne le rapport d’un individu à son environnement, à son espace. De prime abord, l’exposition présentée à Plein sud semble s’éloigner de cette production, mais le visiteur aura tôt fait d’y reconnaître les principales préoccupations de l’artiste.

Avec Le fruit, sa ligne, Johanne Gagnon propose une mise en exposition de trois moments charnières de son processus de création. Dans un premier temps, une série d’images numériques en couleurs montre différentes vues d’un fruit : la pelure, le pédoncule, la pulpe, les pépins, etc. Pour ces œuvres, l’artiste a adopté un regard qui se veut objectif, neutre, un regard qui dissèque le fruit. Épurées, ces images non manipulées mettent en évidence les détails du fruit, leur composition ainsi que leurs structures. Dans une deuxième étape, Johanne Gagnon a tracé des dessins à partir de formes présentes dans le fruit. Bien que l’on reconnaisse encore certaines parties du fruit, le travail glisse vers l’abstraction. Il en résulte une suite de dessins organiques où prédomine la ligne. Ces dessins constituent en fait un répertoire de lignes et de formes dans lequel l’artiste a puisé pour sa troisième proposition, soit une maquette en deux dimensions d’une arche foisonnante de motifs qui occupe tout un mur de la salle d’exposition. Chaque motif de cette structure est une forme du fruit tracée à la main sur une petite surface de pellicule de plastique transparent. Le choix de ce matériau est fort judicieux : comme il est appliqué sur le mur par simple contact, il transmet l’idée d’un collage, d’un jeu de formes que l’on peut manipuler, d’un projet en devenir, bref d’un espace où tout est encore possible.

Johanne Gagnon propose ainsi, dans Le fruit, sa ligne, un parcours qui transporte notre regard de la nature à l’architecture ou plus précisément à l’ornementation en architecture.

Notice biographique

Johanne Gagnon vit et travaille à Montréal où elle a complété une maîtrise en arts visuels en 1991 (Université du Québec à Montréal). Active depuis le début des années 1990, elle a présenté quelques expositions individuelles surtout à Montréal et elle a participé à près d’une vingtaine d’expositions collectives à Montréal, Longueuil et Québec, mais aussi ailleurs au Canada : Saint-Jean (Terre-Neuve), Halifax (Nouvelle-Écosse), Moncton (Nouveau-Brunswick), Windsor et St. Catharines (Ontario).

Johanne Gagnon est une des cofondatrices de la Galerie B-312 à Montréal qu’elle a dirigée de 1990 à 1997. Depuis 1995, l’artiste enseigne les arts plastiques au collège Édouard-Montpetit à Longueuil. On retrouve de ses œuvres dans la Collection Prêt d’œuvres d’art du Musée du Québec, dans la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada ainsi que dans la Collection Lavalin du Musée d’art contemporain de Montréal.