Avec Diversion, Marc Dulude porte son intérêt sur des phénomènes volatils tels que la fumée, le brouillard et la poussière. Même si l’exposition s’appréhende comme un tout, les œuvres peuvent se diviser en deux ensembles.
- Module, 2008
- Bois, lauan, plâtre, machine à fumée, projection. Élément vertical : 366 x 91 x 91 cm / Élément horizontal : 366 x 61 x 61 cm.
Le premier est composé d’une photographie qui représente une forêt, peuplée de mystérieux jeux de brume et de lumière. L’œil a de la difficulté à saisir ce dont il s’agit, comme si l’artiste avait voulu capter l’immatérialité de la scène. Faisant écho à cette œuvre, une sculpture mégalithique blanche enferme une vidéo. Ce que le visiteur en perçoit, derrière un nuage de fumée, ce sont davantage des effets lumineux que des images lisibles. De la même façon, le second corpus est formé d’une sculpture et de photographies. Énigmatiques, ces dernières ne se laissent pas facilement décoder : on distingue des pieds, du sable parsemé de traces donnant l’aspect d’un sol lunaire, des reflets de lumière, des remous, des zones brouillées. Comme une réponse métaphorique à ces photographies, une sculpture est posée au sol. Sur une plaque de métal qui a été travaillée de façon à suggérer les motifs d’un fond lacustre, l’artiste a déposé de la poussière de plâtre. Deux moteurs font vibrer la surface et entraînent les grains à former des dessins sans cesse changeants qui évoquent tantôt les allées et venues du sable sur une plage, tantôt la dérive des continents, des chutes ou encore des monticules. Pour poursuivre le jeu, le visiteur est invité à reprendre la poussière tombée et à la remettre en mouvement sur la plaque métallique.
Avec Diversion, Marc Dulude nous convie non pas tant à voir des œuvres qu’à vivre une expérience. L’artiste ébranle nos repères perceptifs, nous met en position de déséquilibre pour mieux nous faire basculer dans un espace ludique, intrigant et fascinant.
— Sylvie Pelletier
Notice biographique
Originaire de La Baie au Saguenay, Marc Dulude vit et travaille à Montréal. Il a obtenu une maîtrise en arts visuels de l’Université du Québec à Chicoutimi en 2003. Actif depuis 1999, cet artiste de la relève a présenté près d’une dizaine d’expositions individuelles et participé à de nombreuses expositions collectives, projets sociaux et événements artistiques. Son travail a été vu surtout au Québec, mais aussi à Niamey au Niger (dans le cadre des 5e Jeux de la Francophonie) de même qu’en France.
- Forêt (détail), 2008
- Impression numérique marouflée sur peuplier russe, 86 x 107 cm