Sous le titre Étranger, Max Wyse dévoile à Plein sud sept peintures sur plexiglas accompagnées d’un dessin mural de grand format ayant pour sujet la représentation d’un village fictif. Ce thème sert de prétexte à la création d’une galerie de portraits qui mettent en valeur l’imaginaire débridé de l’artiste.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les tableaux de Max Wyse foisonnent de détails. En effet, bien que la figure humaine occupe une place centrale, celle-ci est combinée à plusieurs composantes du règne végétal et animal ainsi qu’à divers artéfacts — outils, pièces d’orfèvrerie, instruments de musique, vêtements, etc. Ces assemblages étonnants semblent relever de visions plutôt que d’un désir délibéré de donner une signification particulière à l’ensemble. De fait, l’artiste travaille par libre association et l’idée de jumeler tel objet à tel autre est guidée autant par des impératifs de composition que de sens. À la manière des cadavres exquis chers aux surréalistes, les images sont créées par l’addition de fragments hétéroclites. Dans Le centenaire, par exemple, une profusion d’éléments de toutes sortes émerge d’un portrait situé dans le bas de l’œuvre. Cette curieuse végétation est reliée à un arrosoir et à une paire de ciseaux par un réseau de lignes blanches qui évoque aussi bien des filets d’eau, qu’une toile d’araignée ou encore une constellation. Comme si l’artiste révélait l’aspect extérieur et intérieur du personnage. Ce qu’il est, mais aussi ce qu’il pense : ses rêves, ses peurs, ses fantasmes. À partir de là, les possibilités d’interprétation se multiplient.
Max Wyse pose ses images sur des fonds quasi monochromes qui suggèrent des espaces indéterminés, ambigus. Cette particularité n’est pas sans renforcer le caractère onirique des œuvres. Enfin, on ne saurait passer sous silence le fait que ce délire de formes et de symboles auquel nous convie l’artiste est servi par un dessin aux lignes expressives et par une grande maîtrise technique dans l’utilisation de la couleur.
— Sylvie Pelletier
Notice biographique
Né en 1974 à Kamloops (Colombie-Britannnique), Max Wyse vit et travaille à Montréal. Actif depuis 1998, sa production a été présentée surtout au Québec ainsi qu’ailleurs au Canada (Toronto et Vancouver) dans le cadre d’expositions individuelles et collectives. Son travail figure dans plusieurs collections privées ainsi que dans la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec, dans la collection de la MontmArtFund à Paris et dans celle de la firme Giverny Capital à Montréal.
Max Wyse est représenté par la galerie Éric Devlin à Montréal et par la Bjornson Kajiwara Gallery à Vancouver.
Remerciements
L’artiste remercie Éric Devlin et Luis de Moura Sobral.