- Visionnez une entrevue de Michaëlle Sergile menée par Daria Elas, éducatrice spécialisée en art actuel et contemporain à Plein sud.
Vernissage : le samedi 20 mai de 14h00 à 17h00
Opening : Saturday, May 20 from 2:00 pm to 5:00 pm
L’exposition De nos archives se créeront nos histoires de Michaëlle Sergile est le résultat d’un travail approfondi de recherches et discussions sur la présence et l’apport des communautés noires au Canada et au Québec, plus particulièrement à Montréal. Deux séries d’œuvres textiles, conçues spécifiquement pour l’exposition, se font écho. L’une puise son inspiration des archives photographiques et textuelles de la Union United Church de Montréal, l’une des plus anciennes églises et congrégations noires au pays ; l’autre des archives familiales de l’artiste dont plusieurs membres ont immigré au Québec en provenance d’Haïti au début des années 2000.
Sergile explore de manière croisée la question du legs culturel et historique dans les familles afrodescendantes établies à Montréal depuis deux, trois générations, voire plus. La technique du tissage est utilisée par l’artiste pour reproduire des portraits individuels, familiaux ou collectifs, tirés d’images anciennes. Tandis que les œuvres, réalisées sur de longs pans de tissu, évoquent la tradition des fresques rurales qui rendent hommage à des figures locales, bien visibles et reconnaissables ; celles, plus modestes en taille, renvoient quant à elles à une sphère plus intime. En gommant les traits des visages des personnes représentées, l’artiste anonymise volontairement ses proches, assurant une certaine opacité à ses récits familiaux, en offrant par ailleurs au public la possibilité de projeter leurs propres interprétations et expériences au creux des œuvres.
Tout en portant un regard critique sur l’exclusion des personnes noires de la mémoire nationale, l’exposition cherche à souligner le rôle essentiel, joué par ces dernières, dans la construction de ce que nous sommes.
L’artiste tient à remercier Nancy Oliver-MacKenzie, mentor, amie, et surtout une femme qui a énormément donné à la collection des archives Union United Church. Elle remercie également le conseil d’administration de la Union United Church ainsi que sa famille pour leur support constant à la compréhension de ses archives familiales personnelles. Elle remercie Moridja Kitenge Banza pour son aide précieuse en tant qu’artiste professionnel, Geneviève Moisan pour son support dans l’apprentissage du jacquard, Natacha Chamko et Peter King pour l’aide à la conceptualisation des supports en bois et à sa directrice de maîtrise Deanna Bowen pour l’avoir poussé à voir plus grand.
Pour les nommer :
Wilnie Brézault, Miguel Sergile, Carole Sergile, Pierre-Antoine et Marc-Arthur Brézault, Évelyne Madere et à toutes ces générations qui nous permit d’avancer.
Michaëlle Sergile’s exhibition De nos archives se créeront nos histoires is the result of extensive research and discussion on the presence and contribution of Black communities in Canada and Quebec, particularly in Montréal. Two series of textile works, created specifically for the exhibition, echo each other. One draws its inspiration from the photographic and textual archives of the Union United Church in Montréal, one of the country’s oldest Black churches and congregations ; the other from the artist’s family archives, several members of which immigrated to Quebec from Haiti in the early 2000s.
Sergile explores the question of cultural and historical legacies in Black families who have been in Montréal for two, three or more generations. Weaving is used by the artist to reproduce individual, family or collective portraits, taken from old images. While the works, done on long stretches of fabric, evoke the tradition of rural frescoes that pay homage to local figures, clearly visible and recognizable, these works, more modest in size, refer to a more intimate sphere. By erasing the features of the faces of the people represented, the artist voluntarily anonymizes her relatives, ensuring a certain opacity to her family narratives while offering the public the possibility of projecting their own interpretations and experiences into the heart of the works.
While taking a critical look at the exclusion of Black people from the national collective memory, the exhibition seeks to highlight the essential role played by them in the construction of who we are.
The artist would like to thank Nancy Oliver-MacKenzie, mentor, friend, and above all a woman who has given so much to the Union United Church Archives collection. She also thanks the Union United Church Board of Directors and her family for their continued support in understanding her family archives. She thanks Moridja Kitenge Banza for his invaluable assistance as a professional artist, Geneviève Moisan for her support in learning jacquard, Natacha Chamko and Peter King for their help in conceptualizing the wooden supports, and her master’s supervisor Deanna Bowen for pushing her to think bigger.
To name them :
Wilnie Brézault, Miguel Sergile, Carole Sergile, Pierre-Antoine and Marc-Arthur Brézault, Évelyne Madere and to all these generations who allowed us to move forward.
Biographie
Michaëlle Sergile est une artiste et commissaire indépendante travaillant principalement à partir d’archives de la période postcoloniale, de 1950 à aujourd’hui. Son travail artistique a pour vocation de comprendre et de réécrire l’histoire des communautés noires, et plus précisément celle des femmes afrodescendantes, par l’intermédiaire du tissage. Traditionnellement associé à l’artisanat et au féminin, le médium du tissage lui permet d’interroger les rapports de domination liés au genre et à l’appartenance ethnique. Elle a récemment exposé au Musée national des beaux-arts du Québec, au Musée d’art de Joliette ainsi qu’à la Off Biennale de Dakar. Son nom a également figuré sur la longue liste du prestigieux Prix Sobey pour les arts en 2022 et elle a remporté le prix de l’artiste en arts visuels de l’année au Gala Dynastie en 2023.
Bourse plein sud 2021
Le jury de la Bourse Plein sud 2021 était constitué de Nuria Carton de Grammont, commissaire indépendante et directrice et conservatrice de la SBC galerie d’art contemporain, d’Eddy Firmin, artiste et fondateur de la revue Minorit’Art, Revue de recherches décoloniales, et de Chloé Grondeau, commissaire indépendante et directrice générale et artistique de Diagonale.