Arborescences, œuvres photographiques de Michel Campeau réalisées entre 2000 et 2003, et subdivisées en sept séries, est composé de tirages pour la plupart chromogènes (photographies couleur et numériques) et d’une iconographie éclatée constituée de fleurs et de jardins rutilants.
Les images ont été saisies dans des jardins communautaires urbains et coïncident à une période affective plutôt euphorique chez l’artiste. Images de sensualité, de béatitude et d’émerveillement, images d’éden pourrait-on dire, dans lesquelles l’artiste s’est laissé aller à une sorte de jubilation visuelle après un arrêt volontaire de la prise de vue.
Or Arborescences, comme l’ensemble de l’œuvre de Campeau, est empreint de dualisme par ses tensions entre mort et renaissance, sombre et lumière, beauté et répulsion, entre la quête de bonheur et le fatalisme de la vie. D’où cette étrange impression de « beauté paradoxale ». Par ailleurs, le glissement qu’a opéré le photographe à partir du corps autobiographique vers un paysage circonscrit questionne la place de l’homme dans le paysage et révèle une volonté manifeste de s’ancrer au monde.
— Mona Hakim, commissaire
Notice biographique
Michel Campeau vit et travaille à Montréal où il a complété une formation à l’Institut des arts graphiques de Montréal en 1968. Sa carrière photographique s’échelonne sur les quatre dernières décennies et l’on peut dire sans conteste que sa production a marqué l’histoire de la photographie au Québec.
Depuis 1971, il a présenté une dizaine d’expositions individuelles et a participé à près de trente expositions collectives un peu partout au Canada, mais également en France, en Belgique, au Mexique et au Japon. En 1994, il a été nommé lauréat international du Prix de la photographie d’Higashikawa à Hokkaido au Japon et en 1996, le Musée canadien de la photographie contemporaine (Ottawa) lui consacrait une exposition rétrospective. Son parcours est également jalonné de projets de commissariat et d’écriture. Ses photographies font partie de plusieurs collections privées et publiques dont celle du Musée canadien de la photographie contemporaine, celle du Musée d’art contemporain de Montréal, celle de la Cinémathèque québécoise (Montréal) et celle de la Bibliothèque nationale de France. Michel Campeau est représenté à Toronto par la LEE, Ka-sing Gallery.
Remerciements
L’artiste remercie le Cirque du Soleil ainsi que Mona Hakim.