Pour son exposition Reproductions, Richard Deschênes présente une partie de sa production des deux dernières années. À travers des réalisations marquées par une solide maîtrise graphique, l’absence de couleurs prononcées et la récurrence de certains motifs, l’on découvre que l’artiste poursuit son travail de recherche sur le phénomène de la perception et le processus de fabrication de l’image.
À Plein sud, deux séries vont en ce sens, abordant plus spécifiquement les questions de mouvement et d’échelle. La première consiste en un ensemble de peintures de très grand format recouvertes de morulas. Ces dernières constituent l’un des premiers stades du développement de l’embryon animal et se présentent sous la forme de sphères emplies de cellules. Les morulas flottent sur les toiles et semblent à la fois mobiles et fixes comme si l’action avait été suspendue. L’agrandissement exagéré de ces masses microscopiques sur de vastes surfaces ébranle les repères perceptifs. De plus, la répétition d’une figure de bélier et la présence en certains endroits d’une forme apparentée au cerveau humain accentuent l’idée d’évolution présente dans les tableaux. Le second corpus d’œuvres reprend en quelque sorte les mêmes préoccupations, mais à l’inverse. Il s’agit dans ce cas de dessins de petites dimensions, réalisés principalement grâce à une technique de transfert au fusain, représentant des éléments imposants et stables, tels que des montagnes ou des cavernes. Immobiles, voire pétrifiées, et restreintes à un format modeste, ces formes jouent une fois de plus sur un renversement d’échelle et troublent le regard.
Entre le microscopique et le macroscopique, l’organique et le minéral, l’abstraction et la figuration, l’exposition offre une richesse sémantique qui permet à chaque spectateur de faire sa propre lecture des œuvres.
— Sylvie Pelletier
Notice biographique
Richard Deschênes, né à Saint-Henri-de-Taillon, vit et travaille à Montréal. À la suite d’un baccalauréat en arts visuels (Université Concordia, 1985), il a poursuivi des études au Pratt Graphics Center à New York (États-Unis) en 1985-1986. Depuis 1988, il a présenté près d’une quinzaine d’expositions individuelles, surtout à Montréal. De plus, grâce aux expositions collectives auxquelles il a participé, ses œuvres ont été diffusées au Québec et en Ontario, mais aussi au Mexique, en Chine, en Espagne, en Autriche, aux États-Unis, en France et au Japon. Son travail figure dans la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec ainsi que dans la Banque d’œuvres d’art du Conseil des Arts du Canada. Plusieurs entreprises possèdent également de ses œuvres dont la Banque Nationale du Canada, la compagnie minière IOC, Hydro-Québec, Loto-Québec et la Confédération des caisses populaires et d’économie Desjardins du Québec.
Remerciements
Richard Deschênes remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec, le Conseil des Arts du Canada, l’équipe de Plein sud, Guy L’Heureux, l’Oie de Cravan et Catherine Bodmer.